Fantastique

La dernière Anastasia – Tina Muir

La dernière Anastasia, Tina Muir, Editions Librinova, 540 pages

Je pourrais presque entendre la mélodie d’une boîte à musique jouer son air cristallin au milieu de la bise glacée. Sentir l’humus des sous-bois et le craquement profond des arbres centenaires qui communiquent entre eux. Deviner le froid mordant de la neige au bout de mes doigts gelés une froide nuit d’hiver, seule au cœur de la forêt. Et là, au milieu de ce chant nocturne, s’élève le rire taquin d’une vieille femme qui se gausse de notre étonnante aventure dans les contrées russes dont elle est la Maîtresse.
Une plongée enchanteresse dans le folklore russe ponctuée de courses poursuites, de malédiction et de romance pour une quête ultime allant au-delà de ce qu’on pourrait imaginer.

Résumé :

Il était une fois en Russie, à l’hiver 2018, une jeune femme du nom d’Anna. Son père l’avait emmenée vivre au plus profond de la forêt, dans une maison coupée du reste du monde pour la protéger d’une malédiction de sang pesant sur sa famille depuis des générations. Lorsque toute sa famille fut brutalement assassinée, seule la belle Anna aux cheveux d’or en réchappa, avec l’aide de la plus terrible des marraines, la Baba Yaga en personne…
Mais l’aide de la sorcière légendaire n’est jamais gratuite. Pour percer le secret macabre qui a détruit sa famille, remonter la piste des tueurs et satisfaire sa surnaturelle protectrice, Anna devra compter sur le preux chevalier mit sur sa route par la Baba Yaga. De cette rencontre entre Anna la survivante, ivre de chagrin et avide de réponses, et le beau Jervis, aventurier flegmatique dont l’apparente froideur cache une lourde blessure, naîtra un amour de glace et de feu. Mais seront-ils assez forts pour affronter le plus destructeur des secrets et payer son tribut à la Baba Yaga ?

Mon avis :

Depuis le temps que j’entends Kimi de la chaine Booktube Kimicollections parler de ce roman et qu’à chaque fois je me disais ‘il a l’air bien, il faudrait que je l’achète‘ ; il fallait bien qu’il passe de ma wishlist à ma PAL. Et ça y est, je l’ai enfin lu à l’occasion du Pumpkin Autumn Challenge et bon sang mais pourquoi j’ai attendu aussi longtemps pour craquer dessus ?

Dès le premier chapitre, je suis transportée dans la froide Russie et enveloppée par son folklore riche avec la Roussalka et la Baba Yaga. J’étais encore imprégnée de l’ambiance de la Trilogie de l’Hiver de Katherine Arden dans une Russie de l’ancien temps, si bien que j’ai eu un peu de mal au début à situer l’histoire en 2018 dans le livre de Tina Muir.
Mais c’était sans compte la jolie plume de l’autrice qui m’a complètement embarquée dans son monde à la poursuite d’un secret trop lourd à porter.

Il est vrai que quelques fautes sont glissées de-ci de-là, mais l’autrice m’avait prévenu qu’il pouvait y en avoir malgré les nombreuses relectures car son roman est autoédité et qu’il pouvait y avoir eu des oublis. Je m’attendais à trouver beaucoup mais au contraire je trouve qu’il n’y a pas tant d’erreurs que ça et que celles que j’ai décelé ne m’ont pas dérangées outre mesure pour la fluidité de la lecture tant j’étais imprégnée par l’histoire.

Cette ambiance entre l’intrigue policière où on cherche un suspect, les courses poursuites pour découvrir un secret gardé depuis des centaines d’année, des personnages riches et bien équilibrés, le tout combiné au fantastique et au mystique des contes russes et à une romance qui a sa place dans l’intrigue et joue un rôle de fil conducteur dans l’histoire offrent un équilibre que je trouve très bien dosé.

Si par moment, le flegme anglais de Jarvis et son immense fortune qu’il dilapide sans compter me donnaient des envies de le baffer, je trouvais néanmoins son rôle chevaleresque et ses déductions à la Sherlock Holmes très bien orchestrés et parfaitement logique dans le déroulé de l’histoire. J’aime beaucoup le personnage d’Anna qui est aussi perdue que le lecteur et qui vit en même temps que lui l’avancée de l’histoire. Les personnages secondaires m’ont également beaucoup plus, j’aurais même adoré goûter les petits plats de Joséphine qui ont l’air tous succulents !
Mon personnage favori reste la Baba Yaga. Elle est à la fois la grand-mère bienveillante que l’on adore, la sorcière puissante et acerbe des contes, mielleuse et enjôleuse pour arriver à ses fins, froide et cruelle, puissante et touchante avec une certaine dualité du bien et du mal qui se joue en elle, la terreur et le respect qu’elle impose et le flegme avec lequel elle envoie une menace ou une vanne sont tout simplement épiques ! Mention spéciale à la fin où elle porte les habits de la Reine d’Angleterre, vision très drôle que j’ai beaucoup aimé !

En tout cas je trouve que cette ambiance est parfaite pour une lecture l’hiver avec toute cette neige, avec les descriptions de la rudesse du climat russe, les forêts sombres emplies de légendes, c’est une lecture froide par son climat mais très réconfortante et chaleureuse par son côté romance fantastique.
Je me suis régalée et je recommande à 300% cette lecture, n’hésitez pas à vous le procurer pour donner de la lumière à cette œuvre et à l’autrice pour qu’une maison d’édition la remarque et édite son roman !

Ma note :

Note : 4.5 sur 5.

17/20

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